Qu'il est dur d'aimer pluriel, d'aimer vraiment, au pluriel.
L'envie reste là, un thanatos, de tout effacer et repartir à zéro.
Et non.
Je n'en aime pas un moins que l'autre.
Si étrange que cela puisse paraître aux yeux du monde.
Si étrange que cela puisse m'apparaître quand je constate que je ne cède pas à leurs désirs.
Non,
J'ai décidé de ne plus pencher vers mes amours. De souhaiter pour moi, et non plus de faire ce qui leur est le plus facile.
Assumer de ne pas être celle que l'autre attendait.
Assumer plusieurs fois, puisque mes amours sont plurielles.
La vie est
Salle de repos, 14h20, une collègue fait remarquer gentiment que sa pile de chose à faire ne s'amenuise pas : qu'il s'en rajoute toujours à mesure qu'elle l'épure.
– N'oublie pas : Plus t'en fait, plus on te demande
– Non non, n'écoute pas Aliboron, il a une conception particulière du travail
– Si tu aimes travailler, fait plus
– Ah mais justement, je peux pas faire plus
Voilà, c'était l'occasion de trouver un pseudo pour mon chef, ce sera Aliboron, par antiphrase. Depuis le temps que je parle de lui ici.
C'est donc sa conception du travail.
Qui est loin d'être partagée
Désolée pour mes lecteurs, je colle ça ici, parce qu'il n'y a rien de privé et que ce journal est devenu celui que j'utilise par défaut : mais je n'écris ceci que pour moi, ça risque de ne pas être très compréhensible.
(enfin, c'est blindé de lien que je vous invite à suivre quand même !!)
Je voulais récapituler mes découvertes de la semaine, car elle sont nombreuses.
La crise de foi, d'abord, parce qu'elle est la plus marquante. Celle qui m'a le plus seccoué. L'emploi des majuscules, la référence systématique à l'Unique, à la Main.
Je suis poly.
Et donc beaucoup plus
Envie de le crier sur tous les toits : je suis sûre qu'il m'a entendu.
Ce rêve que j'ai, celui que j'ai fait cette nuit, ce cap tout nouveau qui prend forme, qui a pris du concret d'être énoncé à Ty, qui devient de plus en plus physique,
Ce rêve que je n'ose lui énoncer, par l'implication qu'il donne, par ses risques de faux espoirs.
Je ne peux m'empêcher de croire qu'il m'a entendue.
Je sens encore le contact de sa main sur ma peau.
C'est puéril.
Bien sûr, il a senti l'intensité que je mettais dans le moment, pas besoin d'être télépathe pour ça.
Et bien sûr, même s'il
Fragrance tenace
Je n'ai pas, cette fois-ci,
gardé, comme il m'est déjà arrivé,
de trace odorante de nos étreintes.
La moiteur du temps s'y prêtait pourtant
Mais qu'a cela ne tienne,
au delà même de l'empreinte de tes doigts,
il me reste, vivace,
la permanence subtile, délicate,
d'une marque de toi
Spirituelle, mystique,
immatérielle, qui d'autant plus persiste
Quelque brume colorée
qui résonne cristalline,
un parfum enivrant
dont mon âme s'illumine
~
Il paraît que Montaigne a évoqué cette idée, qu'il peut parfaitement faire preuve, le lundi, d'une qualité qui aura disparu le mardi
Charles Pépin, Platon La gaffe, survivre au travail avec les philosophes
[...]
J'étais ronchon, hier matin. Il y avait un contraste désagréable. J'ai manqué de renoncer à appeler mon chat noir (heureusement qu'il sait sauter sur les occasions ! ), mais la mélancolie était persistante.
Contraste entre la si simple soirée du vendredi (un spectacle, une marche dans Paris dans mes souvenirs de Lycée, un resto et un retour en RER des plus décent et
Oui, j'ai plein de trucs à faire encore
Oui, j'ai eu beaucoup de mal à m'y mettre ce matin, même, je n'ai rien fait de ce que je voulais faire
Le temps me file entre les doigts
Et c'est exactement pour ça que je prend un quart d'heure pour écrire.
Pour arrêter de fustiger, me ressourcer.
Pour me valoriser un peu.
J'ai beaucoup fait cette semaine, je m'en demande beaucoup.
ça commence mercredi dernier, quand je me rends compte que mon collègue va pas s'en sortir dans les temps de son refactoring, qu'on paye le prix cher à chaque demi-journée qui passe, qu'il faut que je m'y mette,
* sourire béat *
Oui, toi, petite Cendre. Cendre chaude et rayonnante, toi qui a longtemps été éteinte et qui t'es réveillée ces derniers temps.
Oui, quand tu flanches, tu peux faire confiance au réseau que tu as construis autour de toi.
Une collègue s'est battue avec les salles de réunions pour m'obtenir des machines.
Un autre m'appelle pour me donner exactement l'information que je cherchais depuis ce matin.
Des fois, on y arrive pas.
Mais alors, laisser les choses venir à nous.
Et ça peut marcher.
J'en ai les larmes aux yeux.
Je ne suis pas seule.
Je ne serais plus jamais
Tu ronronnes ? moi aussi, joli chat noir.
Très rapidement, car j'ai du boulot sur la planche, mais quand même, alimenter ce journal aussi avec mes bonnes humeurs.
Très belle conversation avec Siesta hier, sur ce qu'il comprends de ma situation et celle de mon compagnon.
Mais surtout, depuis quelques semaines, une symbiose extraordinaire avec mon chat noir. On repasse tranquillement sur nos souvenirs que les rayons de soleils avivent en nous. Bientôt un an... Et toujours plus de confiance, toujours plus d'assurance l'un envers l'autre. Renouer de très anciennes conversations qui avaient
Parole de mon chef, à propos de mon collègue qui s'est payé une sieste sur un banc juste sous les fenêtres
Nous, on a un mode de fonctionnement cool, mais il faut pas trop en faire état, parce qu'on va pas pouvoir changer l'administration, c'est elle qui voudra nous changer, pour une question d'image.
La prochaine fois, tu prends un banc sur la promenade là haut.
J'ai décidément beaucoup de chance