Cendre

Cendres

dimanche 2 décembre 2012 à 19h42

Pourquoi Cendre ?

Nous étions en mars 2012, Désiré m’avait, avec Aimé, convaincue de refaire un perso, et je l’ai appelé Cendre.
Alors oui, il y a plein de raisons à cela. Il y a la référence à Cendre-Lune, cet autre personnage d’une version précédente, jeune fille mystérieuse et énigmatique, c’est ce que je voulais comme nouveau personnage, oui.
Et puis, c’était pratique, pour jouer avec le coté androgyne : Sandra, Alexandre => Cendre. Mon personnage a différentes identités de genre, et son nom, celui que je ne pourrais jamais modifier dans le jeu, restera celui, indéfini et évocateur, « Cendre ».
Enfin quand même.

Dans ce jeu où les relations sexuelles entre personnages sont une articulation clé des relations humaines, j’ai créé un personnage avec deux genres (masculin-féminin) et aucune sexualité possible.
Deux mois avant mon mariage ; je ne peux pas accepter la coïncidence. Le jeu de rôle révèle éternellement une part de nous. Et là, je voulais bien, sur l’insistance de mes deux hommes (dont le premier n’était encore qu’une connaissance) rejouer avec eux, mais pas sur le mode sexuel. Je me suis volontairement coupée tout cet aspect là du jeu.
Pas question de se laisser une marge pour pouvoir souffler sur les braises. « Cendre ».

Du coup, quand j’ai commencé à jouer avec le personnage de Désiré, comme il me l’avait si bien promis, j’avais tout le background nécessaire pour faire en sorte que jamais mon personnage ne couche avec le sien....
Du coup, au lieu de le faire par personnages interposés, on l’a fait IRL.

...

C’est à croire que j’allais vraiment mal en mars. Et pire, que je me le masquais très soigneusement.
J’écrivais plus, à ce moment là, ou si peu. Je n’écrivais plus depuis des années d’ailleurs, c’est donc assez difficile de savoir vraiment, à posteriori.
Oui, je quittais un boulot qui m’avait rongé au delà de tout ce que j’avais pu imaginer. Où comment obtenir l’esclavage consenti de la jeune cadre dynamique.
Et puis, l’organisation du plus beau jour de ma vie m’épuisait aussi. Cette robe si chère qui fut tout sauf la robe de mes rêves, ces rendez-vous ratés, le sordide de la relation aux prestataires, le retard systématique, faute de prendre les décisions à temps.

Et pourtant, j’en ai encore rediscuté avec Ty, cette journée fut une réussite quand même. Entre mon exploit de tenir jusqu’au petit matin, mes parents qui daignent s’embrasser le lendemain, la fleuriste qui m’a fait don des vases, pour ne citer que ces petits détails.

Journée réussie, 2012 tenait ses promesses.
Changement de boulot, changement de nom, changement de président, même.
Alors pourquoi « Cendre »  ? Pourquoi ce blues en juillet, et pire, en août.
Celui qui reste encore aujourd’hui ma justification première. Comment, dans ce blues, pouvais-je avoir la force de refuser le bonheur de l’amour, d’un amour non prémédité, non prévu, sans flirt, sans séduction. Non, juste la constatation qu’il était là, prêt à éclore, et que nous avions que deux possibilités : le laisser s’épanouir ou nous engoncer chacun de son coté dans les remords d’une relation manquée.

Je ne regrette rien, pas un mot pas un geste de ces trois derniers mois, les plus intenses de ma vie, surement.
Rien ne m’est plus précieux que les battements de mon cœur à chaque caractère que je reçois de lui. Rien ?
Bien sur que si qu’il y a plus précieux, c’est la tendresse d’Aimé...
Ah, ce vocabulaire, ces tournures, n’ont jamais été pensés pour coller à ma situation. Situation hors normes ou j’aime sincèrement deux hommes…

...

Si mon projet actuel abouti, je prendrais peut être la peine de taper mes journaux de 2012. Il n’y en a pas tant, ils sont juste éparpillés sur un nombre insensé de supports, comme si j’avais voulu les jeter aux oubliettes à peine écrits.
Pourtant, cette année qui s’achève a été pour moi un vrai tournant, à de multiples angles de vues, et je pense qu’il est important que je travaille sur sa rétrospective, avec le peu de matériaux que j’ai.

...

2012.
Tel un phénix, la Caille peut renaître de ses cendres.

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