Cendre

Lecture, le couple lunaire

samedi 26 avril 2014 à 17h56

On continue, car il y a encore beaucoup d’échos en moi.

Paule Salomon, La Sainte Folie du couple

Aujourd’hui dans notre société ce couple lunaire n’attend plus pour exister un renversement du couple patriarcal. Les femmes dominantes jeunes sont légion. Ce sont des filles du père qui ont développé leur partie masculine avant même d’incarner leur féminin, elles sont actives et dominantes. Elles s’intéressent à leurs études, à leur métier, elles sont construites et décidées et elles rencontrent généralement un fils de la mère, plus lunaire que solaire, plus féminin que masculin, plus poète que guerrier. Quelques années plus tard, la jeune femme est une battante en pleine ascension de carrière et l’homme est au chômage, cherchant son identité de nouveau père ou d’homme au foyer.
Ce déséquilibre femme dominante/homme dominé est tout aussi mortel pour l’harmonie du couple et pour l’amour que le déséquilibre patriarcal.
Un féminin masculinisé, un masculin féminisé

Le besoin de pouvoir prend toute la place dans le psychisme, refoulant la capacité féminine d’entretenir des relations aimantes, emprisonnant l’être dans une sorte d’armure, de carapace masculine. Cette dominante révoltée est coupée de ses sentiments, de sa réceptivité, elle n’existe que dans le contrôle. Dans cette affirmation il y a un rejet de l’homme. La femme se jette dans le travail, se surmène, réussit parfois mieux que personne, mieux que ses collègues hommes, mais elle se sent seule. Elle croit que les hommes ont peur d’elle parce qu’elle est compétente. Elle est une sorte de fils du père par procuration, elle le prolonge, elle réussit éventuellement là où il a échoué.
La fille du père

Il y a pas mal à redire là dessus. Ça mélange plusieurs époques différentes de moi. Mais n’étais-je pas subjuguée, la dernière fois, quand j’ai réalisé que j’étais le fils de mon père ?
Et il y a ce contrôle. Cette impression de solitude. Qui a très très longtemps été mienne. En plus, bien sur, de renier ma féminité.

Je reproduis ainsi un schéma parental. Et j’admire la lucidité de mon mari quand il m’a dit « J’ai peur de finir comme ton père »

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