Cendre

Mode prolixe et heureuse ce matin

vendredi 25 avril 2014 à 10h32

Je vais pas retaper ce que j’ai écrit dans le RER à propos d’indépendance/dépendance.
Mais sur ma réflexion d’après.

Ok, j’aurais un besoin de dépendance refoulée qui alimenterais ma "fuite" du couple à deux, qui m’aurait mis le polyamour entre les pattes, en zone de sur-éclairage face à la peur de l’ombre.
Hors l’ombre n’est pas nécessairement si mauvaise.
Besoin de dépendance.
Je dépend des autres.
ça sert à rien de le nier.
Je dépend de leur regard, de leur reconnaissance, tout particulièrement.
Ce lien qui nous rattache aux autre, Le fil, tout ça…

Oui, mais j’ai beau creuser, je ne détecte pas de fuite maladive, compulsive, refoulée.
Je me sens bien maintenant avec ça.
Je travaille mon rapport au regard de l’autre depuis que j’ai 13 ans, (à peu près), et je me revois en face de Tenta : j’étais bien. J’accepte son regard sur moi, même si je sais que l’on a un partage très faible et que je ne suis pas dans sa tête, que je ne peux pas contrôler ce qu’elle pense de moi. C’est pas grave. Je ne suis plus en inquiétude vis-à-vis de ça. Même si je ne comprends pas 10% de ce qu’elle veux me dire, et que cela ne représente que la moitié de ce qu’elle pense, ce vingtième reste inestimable, et très important pour moi, pour elle, et pour celui que nous partagions à l’époque.
Bon,
J’aime l’exemple de Tenta car c’est catalyseur dans ma mémoire, quelqu’un avec qui j’ai une vrai communication alors que beaucoup de choses pourraient nous séparer.

Mais prenons l’exemple inverse, (celui qui ne m’est pas venu à l’écriture puisque je l’avais posé en marchant).
J’ai besoin du regard de mon mari. Même très critique (surtout), même acerbe, méchant. J’en ai besoin parce qu’il me montre ce que j’ai du mal souvent à voir par moi-même. Par ce qu’il est l’obstacle qui me rappelle à moi, qui me confronte au réel.
Et je l’ai choisi pour ça. Comme compagnon de vie.
Alors oui, faire des enfants, c’était dans le programme. Mais c’était pas le plus important. L’important est sur l’ensemble : vieillir ensemble, c’est aussi apprendre ensemble, c’est ne jamais mépriser le regard de l’autre, cet autre avec lequel j’ai choisi de vivre. Ne jamais mépriser son avis, ses ressentis.

Oui, je vais bien.
A encaisser ce qu’il me dit, à tâcher de reformuler. A constater qu’il était meilleur que moi à ce jeu là, qu’il me reformule mieux que je ne le fais pour lui. Accepter que je ne savais pas faire les trois exercices ensemble (ne pas lui couper la parole, reformuler ce qu’il dit, et lui expliquer ce que ces mots évoquent chez moi).
Garder le sourire. La joie de vivre. Désamorcer la colère : je ne lui en veux pas.
On a tiqué tous les deux sur cette histoire de dépendance affective. J’ai du l’envoyer avec une connotation très négative, lui qui trouvait ça plutôt bien dans le cadre de la sauvegarde du couple.
Je reste inflexible sur le "moi d’abord".
(plus d’individualisme pour pouvoir revenir plus sainement revenir se relier aux autres sans projeter ses manques, je vous ai pas écrit là dessus, mais j’y ai sacrément pensé)
Et c’est pour ça que je reviens soigneusement dessus ce matin.

Autre exercice.
Qu’est-ce que j’ai pu lui reprocher hier ?
D’enchaîner les concepts, potentiellement blessant, et de les voir se mélanger en moi.
Me rappeler que s’il n’a pas encore mis un poing dans une porte sous le coup de la colère c’est grâce à ses médocs
Qu’il va mal, et que c’est pas en lui proposant des miettes que je vais arranger les choses (rappelons que c’est moi qui ai tout mis par terre, qui ai piétiné notre couple et les valeurs qui s’y rattachaient)

Bref.
Donc oui, moi je vais bien, de mieux en mieux.
Que c’est pas en allant plus mal que je vais faire avancer mon couple.
Qu’il me faut trouver mes points d’extrémisme et trouver la voix du centre, celle de mon corps, de mes besoins corporels (donc entre autre sexuels et affectifs que je trouve en dehors de mon couple)
Non, je ne renoncerais pas.
Je veux pas pencher vers mon mari.
Il faut maintenant que je veille à ne pas vouloir qu’il penche vers moi.
Même si j’ai encore du mal à concevoir la différence entre « prendre pouvoir et le faire pencher pour moi » et « qu’il prenne conscience que sa demande a un côté régressif, qu’il résolve son déséquilibre affectif et qu’il retrouve le goût fondamental pour une certaine liberté »

Paule Salomon, La Sainte Folie du couple
Il sait bien aujourd’hui que si elle joue à Eve, elle n’en est pas moins Lilith dans un pôle renié d’elle même. Il l’encourage donc à développer cet aspect tout en sachant aussi qu’il ne peut pas vouloir la changer.
Que va-t-il se passer pour ce couple ? Dans l’intensité de ses sentiments pour Gérard, Françoise a envie d’incarner un couple patriarcal. Mais Gérard, lui, en pleine découverte de sa féminité intérieure, a besoin d’espace et rêve d’un couple du sixième stade, d’un couple évolué. Dans l’état actuel des choses, aucun des deux ne peut abandonner son rêve sans « pencher » vers l’autre, ce qui fera surgir un conflit à plus ou moins long terme. Il reste la possibilité que Françoise prenne conscience que sa demande a un côté régressif, qu’elle résolve son déséquilibre affectif et qu’elle retrouve le goût fondamental pour une certaine liberté. Ensemble ils pourraient alors inventer un engagement du sixième stade, un mariage évolué et non plus patriarcal.
Le couple éclairé, Ne pas vivre comme mes parents

Difficile, en relisant ça, vraiment, de ne pas sombrer dans le "j’ai raison et tu as tors, c’est moi qui suis sur le bon chemin et toi dans l’erreur"...

Il me manque une clé encore…

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