Question récurrente dans ma vie.
Comment je faisais avant ? Pour avoir du temps devant moi à perdre ?
Cela date de mes premières années parisiennes, les premières de boulot. Quand j’ai quitté le statut d’étudiante.
J’ai constaté que je n’avais plus le temps de jouer comme je le faisais avant. Fini, les heures à perdre à tester des jeux plus ou moins idiots, à tester de nouveaux enjeux communautaires, à écouter la radio.
Où est passé ce temps ?
Actuellement, même ressenti, mais beaucoup plus proche.
Depuis octobre, j’ai découvert un site, un forum. Je l’ai spammé comme celui des Aspies, avec la même fièvre, la même impression d’avoir enfin trouvé du répondant, des personnes qui pouvaient être sensibles à ce que je pouvais dire, un certain pouvoir, même, en apportant ma propre pierre à l’édifice.
Et là ?
Plus le temps.
Il file, je ne contrôle plus.
Oh, d’un certain coté, c’est bon de ne plus chercher le contrôle, d’accepter de vivre ce qui vient, comme cela vient. Rechercher la pleine conscience, s’incarner dans le présent et profiter de ce que l’on a heure par heure plutôt que de monter des plans sur la comète.
Des plans sur la comète.
(et les baisers associés...)
Deux fois plus de travail.
Et presque plus de temps pour soi.
Même plus envie d’apurer la liste des tâches, enfin si, j’y arrive un peu. Mais ça ressemble à un minimum.
(Chatoune, chatine, ne soit pas si dure avec toi même et souviens toi de ces années où même ça était impossible. Tu vas bien, et ça se voit, Zut.
Tu le clamais tellement à la rentrée, et c’est toujours vrai, jamais depuis qu’Aimé est dans ta vie, jamais tu n’es redescendue en négatif sur ton échelle toute personnelle du bien être !)
Pourtant, octobre, j’étais déjà en relation amoureuse, passionnée s’il en est.
Mais c’était pas pareil.
(Bon ok, heureusement, c’est jamais pareil, chaque nouvelle relation se construit toujours avec les acquis des précédentes. C’est le privilège de vieillir)
Les enjeux étaient différents. Les possibles aussi. Ä sait combien il m’en a coûté à l’époque, de tuer dans l’œuf certains rêves avant même qu’ils n’osent se former. Le champs des possible était réduit, à l’horizon standard des adultères. J’imaginais même pas à l’époque que je pouvais rêver d’autre chose, ne parlons pas de réaliser.
Alors voilà.
C’est peut être pour ça que ça semble pas raisonnable à plein de gens.
Parce que les amours plurielles sont capables de bouffer toute l’énergie qu’elles dégagent. Et pourtant, elles en dégagent, de l’énergie ! Faite de bonheurs partagés, de confiance, de découvertes et d’envies.
Je vis intensément avec elles.
Et en échange je leurs offre mon temps (donc je m’offre ce temps, puisque c’est à mon état amoureux qu’il profite avant tout)
Et c’est bien parce que le bilan me plait toujours, tant et plus, que j’ai vraiment, mais alors vraiment, pas envie de voir ma vie autrement.
Alors, se donner les moyens.
S’il y a la volonté, il existe un chemin.
Même si je n’en vois pour l’instant, ni la trace, ni même la direction.
Continuer d’avancer avec ceux qui m’entourent.
C’est pas comme si j’étais mal accompagnée ces temps-ci ! !