Cendre

J'ai pas le choix

vendredi 29 mars 2013 à 11h45

Quelle est l’alternative ?
Renoncer ?
Ça veux dire quoi ?
Retourner dans cet état antérieur où je croyais qu’il était possible d’aimer une seule personne toute sa vie ?
J’y crois plus.
C’est pas un truc qui se décide, la croyance.
J’y crois plus et pire, je n’ai pas envie de retourner dans cette croyance. Dans ce fonctionnement ou notre conjoint est tout, est la seule personne qui compte vraiment, le seul soutien. C’est pas très secure comme façon de fonctionner. C’est un coup à se retrouver toute seule sur un accident, et ça, ça me va pas du tout.

Bon alors.

Ma nature polyamoureuse est un fait avec lequel on doit faire tous les deux maintenant. On a pas le choix.
Soit dit en passant, il ne m’a jamais demandé d’y renoncer. Mais quand je le sens mal comme ça, comme je sais qu’il ne sait pas forcément demander ce qu’il souhaite, qu’il ne sait pas déterminer ce qu’il souhaite, j’ai envie de les devancer, d’y répondre avant qu’il les formule, avant qu’il sache que c’est ça qu’il veut.
Bah voilà ! C’est écrit, et j’ai envie de tout rayer.
Parce que tu crois que c’est une bonne chose, ce type de fonctionnement ?
De temps en temps, pour une surprise. Et encore ! S’il ne se rend pas compte qu’il avait besoin d’un truc, t’es sûre que c’est vraiment une bonne idée de lui donner ? Comment tu veux qu’en ces conditions il apprenne qu’il a besoin du truc en question ? Pour pouvoir demander, exprimer, il faut savoir que ça existe !!!
Donc devancer un désir connu, dans le cadre d’une surprise, ok.
Mais d’une, ce ne doit pas être une généralité, un mode de fonctionnement quotidien, mais une fête (on peut faire des micro-fêtes tous les jours, l’un n’empêche pas l’autre, mais ça reste un cadeau, une fête)
Et de deux, le faire sur un désir méconnu, c’est casse gueule au possible pour la suite.
Surtout, (d’autant plus) sur ce qui te demande à toi de l’énergie.

Parce que pour ce que je fais naturellement, sans me poser de question, sans trop m’en rendre compte, même, bah, on va pas chercher midi à quatorze heure. C’est pour cela qu’on s’aime. C’est pour cela qu’on aime vivre ensemble, c’est qu’il y a un certains nombre de trucs qu’on partage, des façon de faire qui nous conviennent, l’un à l’autre et réciproquement, qui nous font plaisir, sans qu’on ait à se poser de question du pourquoi du comment on le fait puisque cela vient comme ça, sans gamberge préalable.

C’est important par contre pour tout ce qui me coûte. Même si le coût n’est que d’une petite réflexion, ça ma pris de la place dans mon esprit, et je ne suis pas capable de le refaire spontanément, donc il faut faire gaffe.
Peut être le faire quand même. Ces choses que je crois devoir faire, que je crois que l’on attend de moi.
Mais ne pas rester dans l’implicite, et expliquer pourquoi je le fais, au terme de quelle réflexion, avec quelles aspirations.

Je vais tâcher de pas rester dans le vague et le générique, et de trouver ce truc dont je parle depuis tout à l’heure, que j’ai généralisé à outrance au point de l’évacuer complètement de mon esprit.
C’est quoi, le truc qui te fais gamberger pour savoir si tu dois le faire ou pas ? (et pourquoi le faire ou pas)

J’en vois deux, là. Retourner au silence et revoir Tom.

Retourner au silence, c’est pas possible, c’est pas souhaitable.
C’est la solution de facilité.
Mais si je laisse trop de temps entre chaque exposition, je favorise pas la vaccination. Au contraire, je risque d’induire une résistance par découragement : tous ces mois passés et ça fait toujours aussi mal ?
Alors qu’une exposition régulière. Comme propose Evavita. Me réserver un créneau. Une fois par semaine ou une semaine sur deux, que je prends pour moi. Ou je dis ce que je fais mais où par défaut je suis pas là. Parce que je vais voir l’un ou l’autre, parce que je vais en Cellule TC, ou au téléphone, ou n’importe quoi. Peut être juste prendre un verre dans un café avec un bon bouquin. Bref, du temps pour moi.
Induire une certaine régularité.
Qu’il n’oublie pas.
Qu’il ne puisse pas oublier.
Je suis polyamoureuse et il va falloir faire avec. Parce que je peux pas changer.

La deuxième partie, c’est beaucoup plus complexe pour moi de formuler une réponse.
J’ai envie de le revoir. C’est épidermique. Viscéral. D’en savoir plus sûr lui. De le rassurer sur ce que l’on se raconte dans son dos. De me savoir en phase avec lui. De l’aimer, tout simplement.
Mais c’est sûr que des coups comme hier soir, ça donne pas envie de laisser la place pour que j’en aime un autre.
La relation est suffisamment peu engagée pour envisager....
Envisager quoi ?
Tu t’es bien regardée, la ?
Tu te moque de moi ???
Même si vous sublimez, tu crois vraiment que ça change quelque chose à la donne ?? ?

...

Il y a un autre mythe auquel je ne crois plus : c’est celui que d’arrêter de se voir, arrêter de se parler, permet d’oublier un amour.
C’est faux. On souffre plus, c’est tout.

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