Je traîne encore ce vieux désir, quand le livre ou le film se termine, qu’il continue, encore, que je puisse m’y abreuver, encore, savoir la suite de l’histoire.
Et ils vécurent et eurent beaucoup d’enfants, ce n’est que le début de l’histoire, tout le monde le sais.
Un livre que je n’aurais jamais lu de moi même.
Un livre qui au final parle plus de moi que de ma mère.
Tous ces morts m’ont appris une chose paradoxale, une chose insupportable, et pourtant irréductible : c’est qu’il est moins douloureux de penser à sa mort que d’aimer. Car si nos corps vivent, c’est grâce au corps de l’autre, de l’être aimé.
Aimer, c’est être impuissant contre le temps, et en avoir conscience.
Aimer, c’est savoir que l’amour n’aura qu’un temps, tout le temps de la vie peut être, mais seulement ce temps là.
Aimer, c’est savoir que si l’on ne meurt pas le premier, on verra l’autre mourir.
Qu’on verra la vie et l’amour mourir chez l’autre, avant même que l’autre ne meure. Et qu’en voyant l’autre mourir, on mourra tout vif.
Martin Winkler, La maladie de sachs.
Il me faut songer au prochain échange.
Saurais-je le faire aussi significatif ?