Cendre

238 - Nowhere

dimanche 14 juillet 2024 à 07h05

C’était peut être mon dernier nowhere.

parce que je n’y vais pas l’an prochain.
Parce que parier sur son existence en 2026 est un peu trop risqué

Il paraît que c’était le meilleur, à égalité avec tous les autres.
Il ne leur ressemble pas, en tout cas.
Un nowhere ne ressemble jamais aux précédents, j’ai passé mon temps à le rabacher.
mais le mien de cette année

pas de larmes en rentrant, pas de grosse nostalgie en prenant des photos de dust, pas même de dust (ni de thym) dans mon sac.
C’était le deuxième nowhere d’Annæbelle, et elle est devenue minimaliste (elle part de loin, vous inquiétez pas, on continue de garder des trucs inutiles, mais pas un contenant dont les 3 premiers n’ont pas trouvé leurs usages)
un nowhere par procuration.
le plus gros crush, c’est Saw
Elle a ramené des cailloux et des os, que je lui ai retrouvé juste avant de partir, qui seront bien plus précieux que mon traditionnel pot de dust.

pas de larmes en rentrant, mais trois sur place. De fatigue, de loyauté
builder un camps pour vivre dans un autre, c’était fun, mais éprouvant quand même, surtout quand il faut quitter celui qui s’est effondré une deuxième fois pour aller retrouver celui qui a une surface de shade et un espace sans vent de très bonne qualité construit au kérosène.

Et puis ma rupture avec Ran’Dome, comme une vraie relation. Assimilée sur place. Je n’irais plus travailler avec eux, et y danser même est peu probable sauf quand avec Saw on refait le tour des barrios son pour se poser à mon préféré, kosmozoo

Et le dernier soir. dimanche. je suis déphasée depuis plus de 24h, complètement dissociée de mes émotions, shuntées pour ne pas exploser, ce quelle font que je retourne dormir dans la Sahara car la fresh&black est pliée. J’ai jamais aussi peu dormi, j’ai probablement plus bossé, mais ça avait commencé le samedi soir, dernier tour, même si l’orgie romaine avait bien rattrapé l’aventure.

hurler de cette constatation : j’ai rien fait de nouveau.
Faut dire qu’avec une cheville foulée, c’était pas gagné.
Alors c’est pas vrai
J’ai fait mon premier atrappe rêve
j’ai sorti mes jouets et beaucoup ont aimé (Arnaud et Gaëlle, par exemple)
j’ai pris mon temps sans courir partout
j’ai eu aucun fomo, de toute manière, je ne pouvais pas bouger
J’ai choisi une famille qui a été présente pour moi
j’ai eu 6 badges "j’ai pris soin de moi" comme me les a donné Helm la belle rencontre du tout premier soir
j’ai vécu un nowhere par procuration : un magnifique pet play, des play room, se battre pour récupérer Léonie, danser à Curious Creature et kiffer le son.

un nowhere par procuration. Je me suis réservée pour les marches les plus importantes
les fêtes le mercredi, celle du barrio, puis l’anniversaire de Ran’Dome,
une perche le jeudi soir, avec Saw, Pim’s et Fleur
un no-mad le vendredi soir
la montagne le samedi soir.
lundi et mardi soir avec mon étoile d’été dont j’ai gardé la valise

un nowhere raisonnable, où  en rentrant à Paris je répare ma tente et aspire régulièrement la dust
j’ai appris des nœuds de grand père et des nœud de chapiteaux, un tour de passe passe avec un crayon
un nowhere où on m’a loué des conseils que j’ai donné sans les appliquer
un nowhere où j’ai compris tellement de choses qu’on me disait jusque là (rien ne vaut expérimenter ce que ça donne quand on fait autrement)
pas trop de fruits, pas de pastèque, pas de chocolat (même si la cuisine de Rosace a déchiré, même pour faire des pâtes au mais)
pas de projet à moitié fini, c’est utilisable, et surtout mal compris
pas de discours divergents
le maximum de signalétique

reste la rencontre de samedi soir, à développer ou non.
reste le DJ et sa compagne, si dynamique et pleines de projets, de ressources, de (très) bonnes idées.

Et puis une nuit de mission avec celui que je devrais arrêter de draguer. que j’aurais du faire un rapport comme il l’a fait, d’ailleurs. Même si, la transmission d’information, surtout avec mon anglais incompréhensible, avais-je seulement des infos pertinentes autres que celles que ses compagnons pouvaient apporter ? J’aime à croire que la petite blonde souriante et rassurante dans son gilet bleu a aidé à ce qu’il nous vienne à malfare sans nous échapper plus de deux fois.

mais partout,
comme à Ran’Dome, ce manque de reconnaissance. C’est normal, il faut le faire.
un  cours de shibari avec une prof qui insiste « oui, c’est très bien, comme ça, oui, continue »
a l’inverse, chez ces vieux de la vieille,
j’ai encore besoin de reconnaissance, d’encouragement, de validation comme dirait Twist. (il faut que j’arrête de penser à lui, c’est mort et enterré cette histoire)
cette reconnaissance, Rosace m’en a donné pléthore.

une idée de partage de bonnes pratiques, des flash-info aux météo émotionnelles
des idées en pagaille, qu’il faudra organiser. ça fait une semaine déjà
Et un sentiment de fermeture

C’était peut être mon dernier nowhere


pour mémoire un peu.
mercredi : des ballons mais surtout de l’amertume, « Adieu Ran’Dome » et le plaisir de retrouver l’artiste du dôme en ski pour passer la nuit avec lui :*

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