Un mail de mon binôme au CA.
Il dit, au nom des représentants du personnel « la prise en charge proposée nous semble tout à fait acceptable »
Je découvre que je ne suis pas au courant qu’il y a eu proposition de prise en charge, que mes camarades continuent de bosser sur leurs sujets CHSCT et autres, et que moi je ne fais qu’angoisser à l’idée du prochain CA en février sans rien mettre en place, surtout pas proposer que soient remis en place les réunions du lundi midi qui pourtant étaient vachement bien, surtout pas décrocher mon téléphone pour les voir… Ah zut, à la journée des voeux, j’ai oublié de les chercher, de discuter avec eux...
C’est mon mandat, j’ai été élue, sans m’épuiser, il faut quand même que j’assure le minimum.
Et pour cela, il me faut de l’énergie
Une énergie que je n’ai pas actuellement.
Alors certes, dire que ma soeur et ma mère son plus affectées que moi de la disparition, ça ne veut pas dire que je ne suis pas affectée du tout, que ça ne m’impacte pas, mais raison de plus.
Raison de plus pour décrocher de ce PB qui se donne une politique qui ne me convient pas, une politique où les plaignants ont tout pouvoir, du fait même qu’ils se plaignent.
« Oui mais moi quand tu fais ça, ou je pleure où je m’en vais, je peux pas »
Je n’arrive même pas à me souvenir ce qui était ce "ça" qui terrorise tant mon interlocutrice. En tout cas, c’est pas une atteinte physique, même pas une insulte. Non, peut être juste un "parler mal en disant tu, en ne respectant pas la CVN"
Désolée, tu veux faire un milieu safe, mais un milieu où on donne des justifications qui se voudraient logique à des décisions arbitraires aussi importante que "qui est au courant", c’est pas safe pour moi. Un milieu où il suffit d’une accusation pour être exclu sans procès, c’est pas safe pour moi. Un milieu où un membre panique dès qu’il y a dans le groupe des personnes "qu’elle ne connait pas" ou "en qui elle n’a plus confiance", c’est pas safe pour moi (le pouvoir de chantage de la panique est trop lourd pour moi)
ça fait des mois que ça dure, que certaines personnes ne comprennent pas où est mon problème. Alors je m’en vais.
Je vais rester dans le système. En particulier dans ce groupe élargi de soutien logistique et de partage de connaissance duquel il n’y aurait jamais du y avoir d’autre mission (à mon avis)
J’espère voir l’établissement d’un système de justice restaurative dans ce groupe. J’espère en être acteur, tant en "personne concernée" que en "facilitateur" ou "soutien émotionnel". J’espère se voir dénouer des choses, tant sur les événements passés que futurs.
Mais un café où on est tenu d’être plus de 80 tous les mois, maintenant, pour garder la salle (mais bordel, en quoi "perdre" la salle serait-il grave ?? ? ) d’une part et qui doit être safe par ailleurs, et que la seule façon d’être safe, c’est d’exclure (mes propositions d’accomodement, de médiations sont entendues mais jamais reprises ou mises en oeuvre).... Non, ça ne m’intéresse pas.
J’avais proposé ma candidature à la mutinerie, parce que j’ai l’idée qu’un milieu non mixte crée des choses intéressantes par rapport à un milieu mixte. Et que c’est peut être une des façon de faire que le groupe général soit safe : c’est que le groupe général encourage également l’existence de groupes non-mixtes (ou en mixité choisie).
Je l’avais proposé parce que j’avais envie de montrer que j’étais toujours engagée, toujours présente, qu’on pouvait faire appel à moi, que j’étais fiable.
Raté : j’ai donné une preuve de ma non fiabilité en me proposant et en me retirant 5 jours plus tard.
Mais parce que j’ai regardé mes priorités en face : monter mon perso à OutreTerre, m’occuper de la succession de mon père, m’occuper de mon mandat de représentante du personnel à mon boulot, et prendre du plaisir avec mes amoureux, ces quatre choses là m’importent plus que ma place dans leur groupe politique de "qui va décider de comment on organise la gouvernance du PB".
Je suis adaptative.
On verra comment j’aurais envie de m’insérer dans la gouvernance qu’ils auront mise en place.
Et si ça me démange à nouveau d’animer des cafés sur les amours plurielles, j’organiserais les miens, avec mes modes de fonctionnement, mon équipe d’organisateurs. Mon réseau existe, je suis sûre de pouvoir y faire appel avec assurance… j’ai pas besoins d’eux.
Mais là, je décroche.