Cendre

Comment j'ai chopé la gale (bis)

jeudi 2 février 2017 à 16h52

Cette fois, c’est pas du préventif, c’est du curatif.

Et je m’en veux.

Parce que je me gratte depuis début janvier, avec un nombre de boutons croissants, et que j’ai laissé traîné.
Mais j’étais persuadée que c’était des punaises !

Et je l’ai traquée, la punaise : dans la literie (immédiatement changée en clair pour voir les éventuelles traces de déjections), dans le matelas (surtout les coutures, les poignées), dans mon sommier à latte (que j’ai épousetté au max pour pouvoir détecter une éventuelle mue de punaise sans la perdre au milieu des moutons de poussière). J’ai acheté des pièges à mettre aux pieds du lit (piège passif, donc qui périme jamais, c’est pas complètement perdu).
Et pas une punaise.
Tu m’étonnes ! !

Et puis, lundi, mon mécano insiste pour que j’aille voir un médecin, moi aussi, qu’il y va lui.
Merci la co-amoureuse qui lui a bougé les fesses (il était allé deux fois en pharmacie acheter une crème de cortisone pour ses réactions allergiques). Elle pensait déjà à la gale.
Bingo. Le médecin confirme.

Sur le coup, j’y crois pas. Je suis tellement dans mes punaises, et ça colle tellement (les trois piqûres alignées, dont la première plus grosse que les autres, des boutons plus petits que j’attribue au fait que j’ai bloqué le passage des adultes et qu’il me reste que les larves,etc).
Et puis zut, qui dit gale, dit sillon scabieux, quand même, je sais ce que c’est, j’aurais du le voir.

Le lundi soir, quand même, je m’observe, avec ma myopie qui me donne une très bonne vision de près, et une grosse lampe.
Tadam !!!
Là, sur le pouce, un truc qui gratte pas, mais c’est tortueux, y’a quatre petits trous alignés les uns à cotés des autres, et au bout, une minuscule cloque avec un point noir.
On peut difficilement faire plus explicite.

Je mets du temps à me dire que la probabilité que j’ai chopé la gale ET des punaises dans le même mois est trop faible. Donc on va soigner la gale qui est manifestement là, et ça sera bon.

Je vais voir mon propre médecin mardi soir, qui confirme, et triple le traitement (oral + badigeon + oral dans 15 jours), et me donne un anti-istaminique pour réduire l’allergie qui va perdurer tout le temps que ma peau évacue les cadavres et les déjections…

Mardi soir, traitement, douche, badigeons, pyjama propre et gants pour changer la literie en entier (couette et oreiller enfermés dans un sac), vider la chambre de tous les vêtements qui traînent, lessive à 60, aspirateur, lit de fortune jetable.
Mercredi soir, après avoir remis une literie neuve, je vais passer tous mes boutons à l’éosine, pour voir, pour accélérer la guérison, pour détecter les "nouveaux".
Ce matin, je compte : un peu plus de 200 nodules, quand même. Gale assez profuse a commenté le médecin, n’est-ce pas ? Répartis sur les chevilles, les jambes, les mains, les bras, le ventre, sous les seins, et les épaules.

Aujourd’hui, je me gratte encore beaucoup.
Contente d’avoir pris l’anti-istaminique hier soir quand même (j’avais l’impression que ça grattait moins avec le traitement, je me suis dit "c’est bon".
J’ai trouvé deux nouveaux boutons, tout petits, sur le poignet et le petit doigt à droite.
Je me raisonne en me disant que ma peau est devenue allergique, qu’elle réagit maintenant à n’importe quoi. Je tombe sur des forum de personnes qui pensait avoir des recrudescences de gale mais qui en fait entretenaient la dermatose à cause des traitement alors qu’il n’y avait plus aucun parasite sur eux depuis des mois...
Que les sarcoptes ça gratte surtout la nuit et que si ça gratte tout le temps, c’est plus probable que ce soit juste allergique.

J’essaye de me raisonner, que la gale est une maladie benine, même si c’est toujours chiant.
Que du coup, je peux prendre le risque d’aller en Belgique quand même ce week end.
Juste, leur laisser une bombe de spregal, et ne pas dormir avec eux. Et ne pas tripoter la petite.
ça tombe bien, je suis pas du genre à tripoter les enfants, et je pense pas qu’elle soit du genre à aimer ça.

Ce matin, en croisant mon sdf préféré, je repense à la poignée de main que je lui ai donné pour les fêtes. ça colle. A moins que ce soit mon mécano et ses multiples activités.
Où je constate que le manque de contact entres humains est finalement une mesure d’hygiène…

La gale est aussi une maladie psychosomatique. Où on se gratte rien qu’à l’idée de bestioles installées sous notre peau. Mon médecin n’a pas voulu inclure les belges dans l’ordonnance : il ne soigne que les gens qui ont des symptômes, et conseille de pas trop en dire, car les symptômes comme celui-là sont tellement facile à créer pour le premier hypocondriaque venu !

Je sais tout ça.
Et ça m’empêche pas de me gratter 10 fois plus depuis que je sais que c’est la gale et non des punaises…

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