Cendre

C'est quoi l'Amour ?

samedi 21 décembre 2013 à 12h44

Il y a deux choses dont on ne vous parlera pas ici, en tout cas pas en vous demandant ce qu’elles veulent dire pour vous, avant tout, ce sont : la mort et la sexualité

Les dernières fois que je me suis posée cette question C’est quoi l’Amour ?, j’étais en phase robotique, dénuée d’empathie, détachée du lien social et indifférente à l’Amour, au point de se demander ce que pouvait bien être cette illusion.

Ce matin, c’est l’inverse.
Je suis amoureuse.
Et, plus exactement, je l’aime.
C’est sûr, c’est posé, cela ne fait aucun doute, comme le fait que ce soit réciproque.
Je peux gratter laver tout ce que je veux, il me restera toujours des traces de lui sous les ongles.

Audren a écrit deux nouveaux articles depuis celui-là qui m’avait tant fait vibrer… Entre autre par son illustration.
Il parle justement de ça, de cette liaison entre amour et sexualité, et je vais rester à écrire ma vision de ce matin plutôt que de me précipiter pour les lire...
J’aime voir tes mains noires sur ma peau blanche

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Fab nous l’avait interdit. Pas de mots d’amour après l’acte d’amour. Parce que c’est trop fort, parce que le cerveau est dans un état de conscience modifié, qu’on ne peut pas s’y fier. Alors attendre que l’euphorie soit redescendue, que l’on vérifie que le sentiment perdure après la plénitude, et alors, s’autoriser à le dire.
J’ai très longtemps respecté cette règle, me méfiant des états de béatitudes que peut créer la chimie de la sexualité, je craignais des sentiments induits, non sincères.
Et puis il y a eu Désiré, qui me l’a dit immédiatement après, et quand nous en avons parlé, il m’a dit que justement, c’était ce qu’il aimait, le contraste entre l’extase très biochimique et l’ancrage sonore du sentiment amoureux, avec tout son attirail de sérieux et ses échos d’engagement. Nous n’étions jamais avare de mots d’amour l’un envers l’autre, mais cette apparente profusion n’a jamais entaché leur solennité. Et oui, le contraste existait. Même en état de conscience modifié on fait la différence entre quelqu’un que l’on aime et un autre que l’on aime bien. Et cette différence peut se dire, le plus sincèrement du monde, elle mérite d’être dite.

Et c’est ainsi que je l’ai dite hier.
J’étais loin d’avoir tout ce que j’écris là à l’esprit. (même si l’esprit arborescent est capable de prendre des décisions en prenant en compte des éléments qui ne sont pas à ce moment là à la conscience… Bref)
J’étais juste gavée.
Confiante, sereine, heureuse, attentive au cours que prenait la discussion, émue jusqu’à la moelle, pas ses implications cosmiques, bardée d’évidences. Celle là en faisait partie et je lui ai dite.
Si je ne m’abuse, l’instant de grâce a perduré encore un peu, le fait même que mes souvenirs soient non-linéaires m’incline dans ce sens. On a papoté encore un peu.
Et alors que je le serrais une fois de plus contre moi, il s’est penché à mon oreille pour me l’avouer.

Après, on a rigolé. On s’est expliqué pourquoi on rigolait et on s’est expliqué le comment de nos réactions.
On était juste heureux.
Je commençais à avoir froid mais j’étais juste heureuse.

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Je me souviens de mon premier déjeuner avec Tom, de lui avoir parlé de ma méfiance envers les états biochimiquement modifiés de la conscience, que je me demandais où pouvait être notre libre-arbitre là dedans, que c’était une autre forme de dictature, celle du fonctionnement animal, et que l’homme, en tant qu’être civilisé avait choisi la culture pour supplanter tout cela, et que notre culture, actuellement, nous dit qu’il est mal de s’adonner ainsi aux rencontres amoureuses, tels des adolescents, surtout quand chacun de nous a déjà choisi un compagnon de vie.
Et Tom m’avait rétorqué que le dictact de la culture n’était pas moins arbitraire que celui des endomorphines, et qu’il préférait choisir celui qui le rendait heureux. Qui nous rendait heureux. Ces quelques heures où je buvais ses baisers

Je ne sais toujours pas ce qu’est l’Amour. Ce truc où l’on a si peu de vocabulaire, ce truc qui prend au tripes et qui s’échappe chaque fois qu’on essaye de le rationaliser.
Mais il est là.

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Les Trois Médecins, p.737 (va falloir que je le rende, d’ailleurs, mais je repousse l’échéance...)

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