J’avais oublié l’odeur de sa peau et la douceur de ses mains.
Le reste, je l’avais bien gravé, en images, en photos. Suffisamment pour le reconnaître d’un coup, silhouette en contre jour sous un porche.
Mais j’avais oublié ces deux sens là, le toucher et l’odorat.
<small>(Faut croire que le goût et l’audition ne sont pas des sens principaux pour moi)</small>
Explosion. Sensualité couplée aux réminiscences affluant en masse.
Eh beh...
Quand je pense à mon état d’hier matin alors que j’avais pourtant oublié le plus animal.
Oh, en relisant mon journal, j’ai constaté que c’était pas la première fois que je disais que je pourrais le faire. Mais à quel prix ?
Qui peut mériter un prix pareil ? Quelle autorité, quelle morale pourrait exiger de moi un tel sacrifice sous le prétexte fallacieux de « C’est pour ton bien »
Mon bien, c’est de pouvoir vivre ce que j’ai à vivre avec lui.
Peut être pas beaucoup plus qu’aujourd’hui, et peut être infiniment plus. Mais ne pas laisser les tiers s’immiscer plus qu’il nous plaît entre nous.
Et tant pis.
Aimé joue encore l’autruche. Demain soir, je ne rentre pas. Je peux pas le tirer plus que je n’en ai l’énergie. La crise d’hier m’a miné plus que je ne veux bien le reconnaître, et si j’ai pris plaisir à évoquer ce que j’ai eu ce midi, j’ai encore les yeux qui chauffent bien trop à mon goût.
Bien trop pour lui donner l’occasion de venir me lire ici.
J’ai pas envie qu’il voie ça trop souvent.
(et c’est souvent quand je vais mal que j’écris, c’est donc pas mal sur-représenté comme sentiment)
Je suis exténuée.
Il n’est pas tard.
Je vais bouquiner un peu (j’ai mon Ayerdahl, à défaut d’avoir la concentration pour lire Fromm), et je vais tâcher de me coucher tôt.
Merci à tous ceux qui m’aiment (au sens très large)