J’ai envie de rien.
Je me force presque pour écrire, vu que je me sens complètement vidée.
Mais bon, je sais qu’il n’y a rien de pire que de sortir d’une stase où je suis restée à regarder par la fenêtre mes pensées filer les unes après les autres sans cohérences comme les nuages. Il ne m’en reste alors rien qu’une immense sensation de gâchis.
Au moins, écrire, ça force à choisir celles que l’on souhaite imprimer, les mettre en mots, et puis après, elles seront disponibles pour relectures, le cas échéant.
Dans quelques heures, je serais en mode automatique.
Avant ça, même.
Monter au centre co pour dernières emplettes, récupérer la valise d’un pote, faire notre sac, tâcher de s’endormir pas trop tard vu que demain on se lève aux horrores.
J’pourrais prendre de l’avance sur le programme, faire la vaisselle, faire la liste des choses à pas oublier. J’ai pas envie.
J’pourrais faire le point sur ce que je souhaite dire à Petitcollin, pour travailler le mail que je vais (sûrement) lui envoyer avec mes objection. J’ai pas envie.
J’pourrais faire le tour de ses conseils, améliorer ceux déjà en pratique, mettre en place les autres, au moins ceux qui me semble le plus bénéfique. J’ai pas envie.
J’ai envie de relire toute la dernière partie du bouquin, d’en faire un retour sur le forum, avec un peu de recul, si possible, mais pas là, pas cet aprèm.
Ressortir un projet ? une édition, du code, récupération de données ? couture et autres aiguilles ?
Non, rien me tente vraiment.
A la rigueur, j’ai envie de recevoir deux ou trois mail de deux ou trois personnes qui me sont chères, mais ça se commande pas, ces choses là, et puis, pour leur répondre quoi ? Pour leur répondre quand, surtout ? J’ai juste un creux, là, d’à peine une petite heure, ça casse pas trois pattes à un canard…
Ce qu’il dit est tellement brillant ! Lui est un vrai cygne, mais pas moi !
Je pense trop Christel Petitcollin, le choc de la révélation, p185
Il parait qu’on fête demain.
Bien envie que tout le monde ai oublié cette date là, tient.
Elle ne me fait que me rappeler que l’année passée a filé comme un train, que je n’ai rien vu.
Perfectionniste encore.
Oui.
Je ne suis pas contente de moi.
Pourtant, j’en connais qui me dirait que j’ai drôlement avancé, que c’est en bonne voix, sur la bonne voix, même, plus exactement, que maintenant, je sais ce que je veux, que je vais arrêter de me faire bouffer (ah bon ? Moi qui suis incapable de licencier ma râleuse car je sais pertinemment qu’elle va revenir ? Elle s’est occupé de moi tellement longtemps ! Elle va pas se laisser congédier comme ça, c’est plutôt le genre d’amour mère poule pot de colle… )
Et puis, il est où, le droit au spleen ?
Juste s’accorder de désespérer un peu.
Je suis trop joyeuse tout le temps, trop amoureuse tout le temps.
Le droit à l’inutilité.