Caterpillar dans la lingerie fine
Dans l´eau de Shalimar les barres à mines
Pour tout démolir de nos anciens braseros
Effacer les souvenirs et repartir à zéro
Je fais remarquer que je demande exactement le contraire de cette chanson, que je veux pas qu’il oublie toutes ses exs, mais bien qu’il m’autorise à entretenir des braseros, pas forcément anciens.
Et il me dit que si, je lui demande d’effacer les souvenirs. Tous ceux qu’il a avec l’ancienne Caille. Parce qu’elle a bien évolué depuis. Qu’elle pense plus pareil, ne parle plus pareil.
Respire. Cendre. C’est pas comme si tu le savais pas, qu’on a du mal à te reconnaître !
Au point que tu peux même les appeler différemment, ces facettes de toi : Caille, Cendre, Rune même...
Alors, juste, prendre mon courage à deux mains. Et lui demander, dans les yeux, s’il veut bien ne pas effacer les souvenirs, mais les ranger (je sais, c’est dur, c’est comme les souvenirs de Désiré ou de Tom que j’ai du ranger), et d’accepter de faire sa vie avec moi, avec Cendre, avec celle que je suis aujourd’hui.
Ça fait une belle occasion de noces de cuir, non ?
Et oui, c’est dur.
Parce que la voix qui me dit que ce serait plus simple de tout démolir, tout éffacer et repartir à zéro avec un autre chat noir, cette voix est de plus en plus audible, convainquante. (Heureusement, le chat noir lui même ne me l’a jamais ne serait-ce que sous-entendu, j’aurais eu beaucoup de mal à résister s’il l’avait fait, mais somme toute, j’ose espérer croire qu’il n’aurait pas autant d’influences sur moi s’il avait ce type de discours, bref...)
Mais non.
Tant pis s’il faut renoncer aux aspirations que la société a pour moi (fonder un foyer), ce n’est pas en démolissant que je serais fière de moi.
On a beaucoup parlé d’Éros avec mon spy, hier. Et je ne me suis rendue compte que bien après que viendra Thanatos, pas loin derrière, normalement…
...
Beaucoup de choses nouvelles.
A ne pas savoir lesquelles écrire ici.
Confirmation, quand même, aujourd’hui, de ce pas vers moi, vers une acceptation, une discussion, soumise à condition : celle qu’il puisse dire non et que je l’entende, soumise à condition : celle d’aménager mon désir, et non de le nier. C’est beaucoup, c’est bien peu. C’est énorme quand même je crois.
Réassurance. Même lui se sent plus serein de faire gros rocher qui bouge plutôt que petit cailloux teigneux immobile en force de réaction. Même après une discussion qui a manqué une fois de plus de tourner au vinaigre, au désespoir de ma part (et si nos modèles étaient incompatibles ? )
Modèles de Nous, je vais essayer d’en parler ici, quand même.
On pourra retrouver, dans mes textes d’il y a bientôt 10 ans sur un forum aspie, comme je lui était reconnaissante de m’avoir fait comprendre que Nous n’était pas la fusion de Toi+Moi (1+1=1), mais une entité supplémentaire : Toi+Nous+Moi (1+1=3). Et oui, ce modèle m’avait subjuguée. Et pour le malheur de notre communication, je ne considère pas en être sortie.
Et pourtant, quand il me dit qu’il a toujours méprisé ceux qui parlent en "moi d’abord", ou qu’il me dit qu’il se réalise en Nous puisqu’il ne se réalise pas en lui, j’ai eu l’impression qu’il avait un modèle différent. Et comme je ne savais pas lequel, je lui ai collé un modèle mono standard de couple fusionnel (voir de couple patriarcal où je penche vers lui, ou je n’arrive plus à lui expliquer pourquoi je ne l’oublie pas nécessairement quand je dis "mon appartement", où j’ai cédé à son point de vue)
Il y a un problème d’ego là dedans, c’est manifeste.
C’est comme quand Ciappa dit "ma Marianne", qu’il se défend en disant qu’une mère qui dit "mon enfant" ne nie pas la paternité de son conjoint. Mais même le chat noir pense qu’il aurait été préférable de dire "notre Marianne"
Bref.
J’avais, avant de le rencontrer, une vision de Nous terriblement absorbante, prisonnière, ou je disparaissais dans un Nous extérieur, aliénant.
Il a été l’artisan de l’émergence de cet ego, Le plaisir, c’est moi
J’ai développé mon ego, mon Éros, en ai fait ma ligne de vie, ma ligne de développement personnel.
Et il se sent mis à l’écart, (pire que ça : qu’il ne compte plus pour moi). Il me reproche de détruire ce Nous que nous avons construit. Alors que je suis persuadée que Nous peut profiter du Moi qui s’affirme.
Je compte mon espoir de ce soir là dessus, sur le fait que nos modèles de Nous ne sont pas si différent que je ne le crois dans mes périodes de désespoirs…
Juste des notes rapides, sur le fait que oui, vivre à deux, c’est choisir ses contraintes, les liens, que c’est aliénant, d’une certaine façon, mais que c’est un choix, justement, assumé, et non subi. Et oui, je suis consciente que multiplier les relations, c’est multiplier les sources de contraintes (particulièrement sur les tiers imposés par nos aimés)
Encore une note rapide, sur le fait que ce qui le dérange le plus, c’est pas tant l’existence d’un autre, mais le fait que ce soit tout sauf une façade, que j’érige ça en style de vie, en modèle de société. Non, c’est pas un truc à la marge qu’on peut oublier le lendemain. Sur lequel il pourrait gueuler (ou même pas). Fini la différence entre amour platonique et parties de jambes en l’air. Je suis contente de ça. Je suis d’accord avec lui que c’est extrêmement déstabilisant, mais je pense que c’est une réflexion indispensable à avoir (voir ce qu’en dit Audren)
Le fait que quand il me voit, il est obligé de le voir lui aussi. De réalisé qu’il est dans ma tête quand je suis avec lui. (c’est drôle, vu qu’on en est exactement au point inverse en face, à réaliser que on peut être, temporairement, entièrement à l’autre....)
Enfin, sur une page qui se tourne
Une de plus
Sur le fait qu’il s’est passé beaucoup beaucoup de choses ces derniers jours. Que je sais plus trop quoi en penser sérieusement. Moi aussi, j’ai du mal à me reconnaître parfois.
Juste, je regarde en moi.
Et je vois Cendre, braise rayonnante, sûre d’elle, de son bonheur tranquille. Elle sait.
Où sommes nous ? Ici.
Quelle heure est-il ? Maintenant.