Je relis cet excellent ouvrage de Christophe André : Les états d’âmes
Il répète l’importance de tenir un journal, pour observer ces derniers, ne pas les laisser tourner en rond dans nos têtes et pourrir notre existence à notre insu. Il répète l’importance de s’en tenir aux faits, et de ne pas se précipiter sur le pourquoi, sur les responsabilité et les jugements.
(il a d’autres recommandations sur la forme que doit prendre l’écriture, mais j’ai oublié, je relirais le chapitre et reviendrait vous dire)
J’ai lu ce livre il y a 6 ans maintenant. Il m’a fait reprendre un journal, il m’a bougé. C’est sur cette dynamique que je suis devenue polyamoureuse, que j’ai tenu divers journaux ici et en papier. Que je me suis mise à la méditation, aussi, que je me suis ouverte au sacré.
J’étais contente de moi, je pensais avoir bien fait le travail, d’introspection, de recul, de prise de conscience.
Mais rien de tout cela ne protège, ni du conflit amoureux, ni du chagrin d’amour.
Si je regarde mes état d’âmes, hier, ce matin, il reste de la colère, encore. Je tâche de ne pas m’y attarder. Je ne peux pas supprimer ces pensées par le pouvoir de l’esprit : elles font partie de moi. Je ne peux que me réjouir quand elles cèdent la place à d’autres pensées.
Il y a des brides d’acceptation : c’est sa nature, elle seule peut y changer quelque chose, et uniquement dans l’ordre qui lui convient, et c’est ainsi qu’il l’aime. Et une résignation plus globale : les promesses qu’il m’avait faites n’étaient pas réalisables. Pas telles que je les avais comprises. Pas sans améliorer mon rapport avec elle. Et j’ai eu peur du gouffre énergétique que cela aurait représenté pour moi.
Fleurs à croissance très lente, l’acceptation, mais les bourgeons continuent de grossir.
Il y a de la déception. J’avais sincèrement avancé sur le chemin du pardon, de la réconciliation, de la réparation et de l’acceptation de nouvelles prises de risque. Mais à quoi bon si chacun fait cette démarche dans son coin sans concertation avec l’autre ? Sans espérer être compris de l’autre ?
Et il y a surtout une immense tristesse. La perte des petits rien de bonheurs. Le sentiment de fusion, de savoir ce que pense l’autre, d’être ainsi intimement persuadée de l’amour qu’il nous porte en réponse à celui qu’on lui témoigne. Ce n’est jamais qu’une illusion, on le sait bien. On se le répète. Mais j’en étais tellement heureuse....
Phases du deuil : dépression.
Je suis de plus en plus calme après chaque échappée de larmes.
Résilience en cours.