Je me suis blindée.
Et je suis très surprise du résultat : au moins à court terme, ça marche.
J’ai réduit mes attentes, réduit mes émissions. J’étais en mode autonome en présence de mon amoureux.
J’ai fermé les canaux.
ça donne de la disponibilité, j’arrête d’attendre l’autre, de vérifier tout le temps où il est ce qu’il fait.
ça donne de l’espace, je n’hésite pas à aller vers autrui, discuter, danse, échanger des œillades.
et surtout, ça ne fait plus mal.
En fait, soyons précise, les deux premiers, bien sur que je les ai sans fermer les canaux. Je les ai eu, dans, par exemple, la soirée du nouvel an ; avec tous les canaux ouverts, avec la compersion en prime, avec le sourire complice "T’inquiète, tu le reverras demain".
Mais juste là, hier soir, constater que je les ai eu malgré le trou. Malgré le manque. Malgré la situation.
Au simple prix d’une distanciation.
simple (?)
Du coup, pas besoin de faire la petite malheureuse.
Pas la peine d’attirer l’attention sur moi.
Je peux très bien m’en tenir à ce qui a été dit, sans crispation.
J’écoute Beth. Je ne suis pas d’accord avec ce qu’elle dit jusqu’au moment où je réalise que c’est bien qu’elle dise ce genre de chose, que ce discours existe (même si ce n’est pas le mien) que cela soit entendu, alors je lui dit « Tu as bien fait »
Les bras me tombent quand je réalise qu’elle est partie comme ça. On est d’accord que ce n’est pas de mon fait si on est sorti du programme.
Je songe à rouvrir les canaux, après tout, on a alors un moment d’intimité non prévu.
Mais je renonce.
D’abord, le planning comprenait avant tout du sommeil.
Et puis, il y a trois jours à tenir comme ça.
En fait, ça fait mal à peine j’entrouvre la porte.
Je préfère qu’on se sépare dans le calme cette fois.
Couche inoxydable.
Galvanisation ? (Ah Zut, ce terme a déjà été repris avec une autre connotation… Zute, flûte. Il a pris les connotations d’immortel, et d’invulnérabilité associé, avec le pouvoir que cela donne.
le seul pouvoir que cela me donne, là, c’est d’agir, réfléchir et ressentir comme si tout allait bien...)
Et après ?
Est-ce que je vais pouvoir continuer comme ça, avec cette poussière là sous le tapis ? (merci l’écriture qui me permet de pouvoir l’envisager sereinement, puisque je pourrais revenir aux écrits même des années plus tard)
Est-ce que l’on va s’accorder le temps pour trier le grain de l’ivraie là dedans ?
Il faut descendre les poubelles, certes, mais est-ce indispensable de le faire avec la personne concernée ?
Il a lu mes mails. Il y a sûrement réfléchi (je lui fait bien assez confiance). Je peux tabler sur un changement de comportement global sans réponse spécifique.
Et puis, de mon coté, j’ai débriefé. Avec Ty, et avec le grand John.
Alors ?
Est-ce que cela peut suffire ?
J’aimerais bien.
J’aimerais bien passer nos temps ensemble à autre chose qu’à désamorcer les problèmes précédents et en soulever tout autant...
Ils sont trop rares pour être ainsi gâchés…