Je ferme les yeux
Je ne vois pas ce que je peux faire d’autre.
J’ai mal.
Mais quand je l’exprime, la réponse que j’obtiens, si elle me semble tout à fait rationnelle, et adaptée du point de vue du chat, à moi, je constate bien qu’elle ne change rien à mon état.
J’ai mal.
A chaque mouvement qu’il fait vers moi.
J’ai mal.
Quelque soit la bonne intention qu’il mette, que ce soit à me rassurer, à me dire qu’il va bien, à me dire qu’il a confiance, ou bien, à me divertir, à me faire penser à autre chose, à me rappeler le très bon film d’hier (Paprika), ou bien, ses emphases quand je lui dit que ça va mieux.
J’ai mal.
J’ai même plus envie de le voir ce midi.
Il m’a été arraché ce matin, je le retrouve dimanche soir.
Je sais qu’il faut pas que je garde cette vision, qui est fausse.
On se voit ce soir (même si c’est avec plein de monde autour)
On se voit sûrement vendredi midi (même si ce n’est qu’un midi, donc très court)
On se voit dimanche début d’après-midi (même si avec plein de monde autour)
ça faisait juste une éternité que je n’avais pas ressenti le manque d’un amoureux s’insinuer alors qu’il est encore à coté de moi. La nausée qui va avec.
Et ce refus, manifeste, de mes émotions, de se laisser consoler, calmer.
J’ai mal et je veux pas que ça s’arrête.
Je ne fait rien pour retirer mon pied, au contraire, je tourne tout ce que je reçois pour que ça fasse encore plus mal.
C’est quoi ce mécanisme maso ?
Rien à voir avec le maso où l’on trouve le plaisir de l’extase…
Ah Zut.
J’ai plus mon téléphone.
Si je veux méditer, se sera sans la voix de Christophe André pour me guider (oh, zut, j’ai oublié de l’envoyer à mon Cowardly Lion)
J’ai envie d’annuler.
Dire que j’y vais pas. Que je vais pas dormir avec eux.
De me recroqueviller sur moi-même.
Parce que je veux pas faire semblant que tout va bien mais je veux pas faire de drame non plus.
ça se trouve, lundi dernier, c’était du même ordre pour elle.
Je ne sais même pas ce que je veux, ce que je voudrais d’elle.
Dans l’idéal ? Cumuler des moments conviviaux à trois.
Ce soir ? Comment ce soir peut-il être convivial, vu mon état depuis ce matin ?
Comment en faire un souvenir positif, alors que je tourne tout au négatif depuis ce matin ?
Non seulement tout au négatif, mais surtout, je me donne le beau rôle. Sur le fait que lundi soir, j’ai rien dit. J’ai pas été agressive envers elle, j’ai absorbé. Qu’elle avait prévu de dormir avec lui depuis le début (comment aurais-je pu le savoir ! ! ). Que depuis, je ne reviens pas sur les choses qui fâchent, en tout cas pas en mode crise. Que je ne me plains pas de toujours pas avoir de réponse.
Sauf que j’ai pas eu de réponses à mes larmes de dimanche soir, pourtant mise en mail lundi aprèm.
Que j’ai toujours l’épaule crispée depuis.
Qu’on repousse mécaniquement à la semaine prochaine, si seulement on s’en accorde le temps.
Et si j’essayais d’être constructive ?
L’agenda.
Est-il un prétexte ou le nœud du problème ?
Conviction : ce n’est pas tant lui qui pose problème que la façon dont il est posé.
Conviction : j’aime bien le "un jour sur deux", parce que ça évite l’effet tunnel de "on va pas pouvoir en parler avant la semaine prochaine" qui oblige de fixer l’emploi du temps longtemps à l’avance pour que je sois rassurée sur la suite. Rassurée autant sur l’agenda que sur n’importe quelle autre question.
Conviction : a. elle a besoin d’entendre qu’on va vers elle, qu’on la prend en compte. b. elle aime pas discuter des jours durant de qui va faire quoi avec qui.
Conviction : J’ai besoin de participer à la décision, sinon je me sens flouée.
Idée : quand c’est elle qui propose, elle prévoit que je vais demander un arrangement, une modification. Donc elle prend large pour ne pas se sentir lésée après coup. Elle peut me donner des options aussi. Elle peut argumenter pourquoi telle option lui est préférable pour elle, que je comprenne l’effort qu’elle cède si je prends la deuxième. C’est toujours plus facile pour moi quand je sais quel est l’état d’esprit qui a guidé le choix des jours.
Quand c’est moi qui propose, je prévois qu’elle va dire ok tel quel. Donc je prévois court en pensant à elle et au fait qu’elle aime les jours d’affilés.
Conséquence : il faudra lutter contre l’impression qu’elle demande toujours la lune alors que moi je vise au plus juste. Mais si les comportements sont ainsi dissociés, ils ne seront plus comparables.
Lueur d’espoir.
un peu palote tout de même, si j’en crois les tremblements de ma poitrine.
C’est normal que ça ne me calme pas.
Je reste toute seule avec moi même.
Non.
Je devrais me calmer avec la décision d’action.
L’action tue le stress.
Je devrais me calmer à l’idée de me faire entendre, sur ce qui me manque, et donc l’espoir d’avoir un futur qui ne me fasse plus mal comme ça.
Et ça me calme pas du tout.
Ni les mots rassurant du chat ce matin, ni l’idée de lui exposer mon idée (à elle).
C’est donc que j’ai la conviction que c’est pas ça qui va arranger les choses.
Que je suis à coté de la plaque.
Comme depuis ce matin.
Comme depuis mes rêves de ce matin.
Où je continue de conduire même après avoir manqué de tuer tout le monde sur la route autour de moi.
Où j’emmène tout le monde sans savoir ce qu’on va trouver sur place.
Si je travaille sur ce rêve, l’idée une, c’est d’arrêter de vouloir conduire. Accepter que je ne suis pas maître, que je ne contrôle pas, ou mal. Que je n’arrive pas à assumer les conséquences de ma conduite. Je m’embourbe.
ça colle assez bien avec l’envie de faire l’huître, de plus vouloir voir personne.
C’était une idée, également, d’aller la voir, et lui dire, calmement, que je suis pas bien ce soir, que je vais rentrer seule chez moi.
mais ça m’insurge aussi.
Parce que je veux pas passer pour la petite malheureuse non plus !!
Parce que j’en ai marre d’entendre dans le discours du chat des trucs du genre "oui mais toi aussi, tu as demandée à être rassurée, toi aussi tu as demandé de la sécurité".
Je veux pas de sécurité !
Vu la violence de mon interjection, est-ce de la dénégation ?
J’ai l’impression qu’il réponds à mes problématique avec ses solutions à elle. ça m’horripile. Vu que je suis convaincue que ses solutions sont mauvaises et les mène doucement, lui et elle, dans un mur, même si ils ont visiblement réussi à l’éviter jusque là… Et qu’il faut bien que j’accepte ça. C’est un fait : ils ne se sont pas pris le mur que je pensais. Ils tiennent. D’une façon que je comprendrais jamais. Et je n’ai pas à intervenir dans leur façon de tenir ensemble. Ni en positif, ni en négatif.
J’ai l’impression qu’il nous mets dos à dos. Qu’il nous trouve beaucoup de similités.
Qu’il nous traite pareil.
La seule chose qui me calme, c’est de me détacher.
C’est de me considérer comme secondaire.
Fatalité.
Il sera avec elle ce soir, donc pas avec moi, c’est normal, elle est principale.
Et ce jusque dimanche soir.
Elle est bien généreuse de m’accorder un WE avec lui.
C’est normal, elle est principale.
Elle l’a toujours été.
Je croyais être principale aussi, pas sur ces choses là, visiblement.
Sur d’autre. oui.
Arrêter de demander l’égalité.
Arrêter de demander justice.
C’est à prendre où à laisser.
Et je veux prendre.
J’ai toujours viscéralement envie, dans mes organes, de réaliser notre projet.
Lâcher prise.
Je ferme donc les yeux.
Après une heure d’écriture, de colère, de larmes, je boucle. C’est donc qu’il est temps de finir cet article, j’ai fait le tour
Les écrits restent.