Cendre

Je rame

samedi 18 mai 2013 à 21h44

Siesta nous a posé cette question « Quel comportement passé vous a fait ramer dans votre vie poly ? »
Et en réponse, j’ai écrit ça.
Mais ça ne me plait vraiment pas comme réponse sur ce forum.
Alors je vais tâcher de continuer d’écrire ici, pour quelques lecteurs attentifs…

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Ma vie poly est trop courte pour que je trouve un comportement "spécial poly", mais ce qui me fait ramer le plus dans mes relations amoureuse, (et dans ma vie en général), c’est la question du mérite.
Est-ce que je mérite vraiment ce que j’ai ? L’amour, l’attention, la confiance que l’on me porte ?
Et cela se décline en deux versions, deux comportements antinomique.

Y’a ma version "jeune fille orgueilleuse sûre de d’elle". Encyclopédie sur patte, ton péremptoire, donne des ordres sans même sans rendre compte, coupe la parole (fini les phrases des autres), assène ses évidences comme si elles étaient d’une validité absolue sur tout le monde et en tous temps, juge à tour de bras ce qu’elle voit, classe en "bien" et "pas bien".
C’est un de mes mode de vie que je connais très mal, car dans cet état là, je ne fais aucune introspection : je suis sûre de moi. C’est mon compagnon qui a été capable de me la montrer, quand il me dit "t’as encore fait ta première de la classe qui sait tout". Car en plus, dans ce mode là, je cherche la reconnaissance d’une autorité (un prof, par essence), qui me confortera dans l’idée que "j’ai raison" et que oui, je mérite ma position (supérieure :-/ ).
C’est un état qui a le mérite de ne pas me pomper trop d’énergie…

Et en face, y’a la petite malheureuse. Celle qui a fait une bourde plus grosse qu’elle (ou qui est persuadée qu’elle ne peut faire que des bêtises), qui s’enlise dans l’auto-apitoiement, qui s’enferme dans son coin et refuse de faire un pas, de peur de tout casser au premier geste, car sa maladresse est abyssale. Laisse couler les heures, attend que ça passe, n’assume plus aucune responsabilité. Se morfondre en espérant au fond d’elle que quelqu’un viendra lui dire que c’est pas vrai, qu’elle mérite de vivre.

Finalement, dans les deux cas, je recherche le regard de l’autre, son approbation.
Moi qui me croyais solitaire, capable de trouver seule ce qui compte pour moi, définir ma propre morale, celle qui justifie mes comportements.
Moi qui me croie forte, plus forte que tout, jusqu’à savoir exactement de qui je suis amoureuse ou pas, jusqu’à dire que c’est bon, j’ai digéré l’absence de Désiré, (et les silences de Tom ?).
En fait, je suis toujours à la recherche d’un regard d’amour, un regard non jugeant, de quelqu’un qui m’apprécie pour ce que je suis, malgré mes cotés « je sais tout » et malgré mes maladresses.

En fait, je l’aime et ses mots me manquent.

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