Cendre

100

dimanche 19 mai 2013 à 21h40

J’aime ce genre de coïncidence tout à fait débile.

La 100ème s’arrondi doucement dans le ciel, je l’y observe (entre les gouttes) depuis mercredi dernier.

Et sinon, ça fait 100 jours.

...

Amertume.
Ils avaient réussi, eux, et le monde cynique, à me faire croire que c’était une relation « juste comme ça », sans enjeux, sans rien d’autre à aller chercher, sans voir plus loin.
Ça avait le mérite de rendre l’absence et le silence normal.
Sauf que moi ça m’allait pas.
C’est pas ça qui me plait, dans une rencontre.
Ça a goût de peu.

Et lundi, comme un cadeau tombé du ciel, les évidences qui viennent, sa part du chemin. Me v’la à nouveau sur les nuages.
Deux jours ont suffi pour incuber de cette maladie rare et si difficile à guérir. Deux jours pour accepter d’ouvrir cette porte qui existe en moi depuis 100 jours maintenant. La reconnaître pour ce quelle est, et l’importance qu’elle a pour moi. Admettre la lumière qu’elle m’apporte, les germes de bonheurs qui y ont grandi depuis.
Quitte à s’en rendre vulnérable.
C’est une faille de plus dans ma carapace.
C’est un point de faiblesse supplémentaire. Un courant d’air. Un vide. Un manque.

Je suis en manque de toi.
Je ne peux pas t’en vouloir pour cela, pour rien au monde je ne souhaite te changer.
Mais cela ne m’empêche pas d’être en manque.

Je pense qu’aujourd’hui, je suis assez "adulte" pour pouvoir envisager de refermer la porte, si les courants d’air y sont trop froid. (Ce n’est pas totalement inutile de vieillir.)
Ça pourrait m’être salutaire, même. Perdre cet idéal comme d’autres. Comme j’en ai fait perdre à mon compagnon, de la même nature.

Juste là, j’ai pas envie.
Je préfère largement grelotter dans le couloir.
Et espérer, désespérément, que mon inquiétude est infondée, et que par delà cette porte, je vais apprendre à profiter de la lumière de ce nouveau monde qui m’est offerte.

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