J’écris pas beaucoup, il se passe trop de choses dans ma vie, trop de trucs qui méritent d’être noté, mais surtout trop de trucs à vivre, alors faire avec ce temps qui manque (tient, ça me rappelle des lettres reçues, ça), c’est comme ça, il y a des choses qui seront uniquement consignées par un signe cabalistique sur un agenda et sur mes souvenirs associées.
Mais là, quand même, il y a un truc extraordinaire qui s’est passé mercredi soir.
J’étais en train d’osciller entre mon envie de faire l’amour, mon envie de repos, et mon envie de discussion. Chat noir était particulièrement bien dans sa peau, je l’avais senti le midi même, et là, il rayonnait complètement. (contraste flagrant avec notre promenade au dessus de la ligne 5 la veille, je le retrouvais plus proche de notre complicité du réveil du dimanche précédent)
Du coup, par contraste, je me suis sentie libre de faire souris grise. C’est-à-dire, tout particulièrement, ne pas forcer le désir sexuel, ne pas le provoquer délibérément (c’est une drôle de mécanique, celle qui nous permet d’avoir envie alors qu’à la base, j’avais seulement envie d’avoir envie...)
Donc grise Cendre, un peu en retrait, cherchant plus le contact intellectuel que physique. (Je suis sapiosexuelle avant tout, ne l’oublions pas). Et je l’obtiens. Char noir n’insiste pas sur le terrain habituel où il voit que je ne réponds pas avec mon enthousiasme habituel, et me rejoins (avec bonheur et facilité, comme toujours) sur un échange plus verbal que tactile.
La magie, c’est que cela n’a pas élimé notre envie de faire l’amour pour autant, notre envie de partage sexuel. Alors ce partage va se faire sur ce nouveau terrain, plus verbal que tactile.
J’vais pas tout vous raconter non plus, c’est intime, ces choses là, surtout ce qui a été abordé : c’est-à-dire un recul, une mise en mots, une transmission de ressentis verbaux sur nos pratiques, celles qu’on connait depuis un certain temps, celles qu’on commence tout juste à explorer, celles qui me font grimper aux rideaux rien que d’envisager leur réalisation. Et au passage, débanaliser ce qui nous est devenu assez fréquent, remettre un couche d’exceptionnel même à ce que l’on côtoie plusieurs fois par semaine, resituer le contexte polyamoureux, la valeur symbolique que l’on y porte, la rareté (à défaut de l’exclusivité)
Et renouveler, ainsi, la confiance, l’ouverture, et l’amour.
Je suis amoureuse…