Cendre

Je crois que quand il l’aura fini, je lui reprendrais rapido pour le relire moi-même. Il dit décidément des choses très importante pour moi, Fromm.

♥

« Je te pardonne »
Oui, c’était une forme de monstruosité. Mais il est tellement rassurant de constater, après coup, autant de points de confiance : notre capacité à le faire, nos retrouvailles, son odeur sur ma main…

Et en même temps, profiter du répit accordé par le retour de la confiance, pour avancer un peu.

Qu’est-ce que c’est que cette jeune fille qui est capable, en moins de 168h, de se bousiller l’estime de soi de sorte qu’il n’existe plus d’amour pour elle ?
Bon, un peu d’indulgence.
J’en connais qui chutent en bien moins de temps.
Mais quand même.
L’émotion qui remonte sur une phrase toute bête « Je suis là ». J’ai envie de répondre qu’il a toujours été là, que je n’ai jamais été seule.
Mais c’est faux.
Quand j’ai rencontré Casius, j’ai cru que je ne serais plus jamais seule.
Mais c’est faux. Il faut reformuler.
Je ne serais plus jamais seule longtemps. Ou alors, je ne serais plus jamais seule en cas d’accident.
Mais l’assurance d’avoir tout le temps, à tout bout de champs (au sens propre du terme : au bout de chaque horizon), quelqu’un pour m’épauler, je ne l’ai plus : c’est un mythe de l’exclusivité.
Et accepter que c’est une bonne chose.
Oui, j’ai été seule.
Et je le serais à nouveau.
Et oui, ça peut faire mal, parce que c’est un effort particulier, parce que c’est hors de ma zone de confort.
Parce que j’ai construit beaucoup sur cette phrase, plus jamais seule, en témoigne un écrit d’il y a trois mois.
C’est pas pour ça que c’est une mauvaise chose.
C’est pas parce que ça fait mal qu’il faut l’éviter.

Des fois, éviter la douleur a des conséquences beaucoup plus dramatiques que accepter qu’elle ne survienne.

Désir de construction d’une éthique qui me serait vraiment propre.
Et si possible d’une estime de soi qui ne dépende pas des autres.
Si possible.

Il faut que je relise l’art d’être de Fromm…