Sur ce coup là, il m’a encore scotchée.
Et encore une déclaration d’amour, une.
Encore chez beaurepaire, soit dit en passant, cet établissement est décidément des plus agréable.
Juste comme ça. On philosophe. Sur le désir, la sensualité, la sexualité, les attentes, les frustrations, les insatisfactions et leur absences. Je glisse sur les échelles (évoquées deux articles plus hauts), sur la confiance, l’intimité, l’assurance que ces désirs trouvent accomplissement, tant dans le passé que dans l’avenir, qui fait qu’une occasion n’est pas nécessairement exploitée pour être sexuelle. Comme hier.
Il me parle de lui, de ce qui le turlupine, dans ce tournant tardif que l’on prend, des travers de réduction à un objet sexuel. Chosification immédiatement démentie. Car tout cela ne se tient que si l’on fait abstraction du reste, de ce qui nous a construit sur bientôt un an, abstraction d’hier seulement.
Et puis, en traître, comme il le fait parfois, alors que j’ai déjà commencé à nous libérer, pour qu’il ne rentre pas trop tard ce soir pour Eva, il va faire un parallèle que j’avais soigneusement laissé de coté jusque là, trop occupée à me regarder réfléchir (à nous regarder réfléchir, aussi)
Objet sexuel, peut être, pas forcément consciemment, mais je veux bien l’entendre.
Et objet d’amour alors ?
(comment il a dit ça après ? une histoire de démonstration, de manifestation, des sentiments que l’on avait l’un pour l’autre et réciproquement, puis un train d’humour sur l’imagination qui serait nécessaire si cela ne suffisait pas, ce qui m’offre une jolie porte de sortie pour parler, avancer)
C’est cela qui rend cette déclaration exceptionnelle. C’est qu’elle m’incluait. D’une évidence. Elle parlait du lien à double sens que produit nos deux sentiments amoureux l’un envers l’autre.
Réciprocité.
Je sais que tu sais que je sais.
Que je t’aime.
Que tu m’aimes.
Sans nul doute possible, tu es objet d’amour.