Cendre

Principe de réalité

lundi 23 mars 2015 à 17h31

Je me colle un drôle de blues ce soir. Je commence à me connaître.
Parce que je sais que je serais soutenue ce soir (c’est le moins qu’on puisse dire… à une poutre ! ! ) je me permets de sombrer doucement.
Toute la journée, j’ai laissé mon humeur se dégrader, lentement, mais sûrement, au gré du surf internet et du boulot mal défini (faut tout vérifier avant de passer en prod, mais on sait plus ce qui a été vérifié et ce qui ne l’a pas été ! )

Mon moineau me manque.
Un échange de texto, samedi, un coup de fil de raté. Et depuis, pas de nouvelles.
C’est normal, somme toute. On est quand même après un mail de rupture.

J’ai bien débriefé avec mon chat noir hier soir.
Comment j’ai gobé le rêve du moineau.
Je lui ai fait confiance, parce que c’était un très beau rêve.
« Après avoir souffert du polyamour, je vais enfin pouvoir en profiter »
ça ne semblait pas très exigeant, d’ailleurs, comme rêve. C’est même bien pour ça que je l’ai si bien gobé.
Sauf que…

Comment j’ai donné à madame moineau ce que moi j’aurais voulu avoir.
Elle m’a dupée… (je précise que je lui en veux pas). Elle m’a fait miroiter que leur histoire était semblable à la mienne, celle de mon mari et moi [mari pour 36h encore]
Hors moi, si une minette était rentrée dans la vie de mon mari, mais je lui aurais fait un pont en or.
Je leur aurais cuisiné des petits plats pour pas qu’ils aient à s’embêter. (bon, ça, en fait, elle l’a fait)
J’aurais essayé de la mettre en confiance (ça aussi, elle l’a fait), qu’elle me raconte comment elle aime mon mari.(c’est là que ça commence à diverger)
Ensuite, je leur aurais fait de la place. Je me serais barrée. Je leur aurais laissé la maison, l’accès au lit conjugal....
Et du peu que j’en sais, j’ai explosé ma marge de sympathie sur ce truc là : à vouloir raconter combien j’aimais son moineau.
Elle a pas su quoi en faire.
Il y avait rien à en faire. Juste comperser.
J’y suis sûrement allée un peu fort.
Et en même temps, c’est très exactement ça, que j’aime : exploser les thermomètres parce que je génère plus de chaleur qu’il ne peuvent en mesurer.
C’est très exactement ça, pour moi, tomber amoureux.

Et ça me plaisait tellement, d’offrir ça, au moineau. 14 ans qu’il était pas tombé amoureux, t’imagines ?
Lui offrir un amour comme je sais les concocter maintenant : intenses, inconditionnels, et pourtant à temps partiel, Laisser la place pour exprimer le désir, et pourtant, conserver chacun nos libertés, nos volontés, nos libres arbitres.
Je crois que j’ai rêvé pour le dernier...
La NRE est quand même apte à nous bouffer nos libre-arbitre, bien plus qu’on ne l’imagine, alors, sur une première au bout de 14 ans, on oublie.
Je voulais éviter l’écueil du « c’est moins romantique ». Ah ça, on a eu notre dose de romantisme ! !

* soupire *

Du coup, ce soir, m’abandonner à d’autres mains. Une relation qui n’a rien d’amoureuse. Pas d’enjeu. Peu de surprises possibles.

Je vais noyer la perte de l’homme de ma vie dans ses cordes…

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