ça y est, je perds pied.
C’est débile.
Je noie les heures sous des prétextes plus débiles les uns que les autres. Les vraies pauses suivent les fausses. Je ne fais rien. Je brasse à peine.
Je déteste ça.
Je me déteste de faire cela si bien, de donner si bien le change, l’illusion.
« Oui, oui, bien sur, je te fais ça. On voit ça mardi, mercredi, tout à l’heure, ok, pas de problème »
Y’a qu’avec mon collègue direct que je suis objective
« Non, pas cette semaine, j’ai pas le temps »
Inutile de se rajouter une promesse en plus, il y en a déjà trop que je ne pourrais honorer. Ou trop mal.
Le pire, c’est de constater que c’est largement jouable.
Il y a eu des semaines où j’ai abattu bien plus de boulot que ça.
De semaines fastes ? Non, même pas, juste des semaines studieuses.
Alors que celle-ci s’annonce calamiteuse. Blindée de rendez-vous de droite et de gauche (Attention, blindé = 1 par jour et 2 mercredi, ça reste raisonnable pour n’importe qui sauf moi). Qui vont certes m’obliger à faire un minimum, mais dans un état de stress, que je m’auto inflige (par manque de préparation alors que j’ai objectivement le temps de préparer tout cela !! ! ), qui va me laisser sur les rotules. Je le vois gros comme une maison.
Je ne serais vraiment à ma place que si je m’embarque dans l’assistance à mon collègue, mais je me vois obligée de lui refuser parce que j’ai rien foutu de la journée.
Je me déteste pour cela.