http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_percolation
Un jour, en café poly, j’ai entendu un truc sur la percolation. Et je me suis mise à utiliser ce terme.
Ce matin, j’ai pris un peu de temps pour mieux comprendre, et je voudrais noter ici ce que j’en ai retenu :
L’idée est un système de réseau connecté (exemple : des humains reliés par des relations sociales), et de voir la propagation d’éléments dans ce réseau (par exemple : le fait de connaître le polyamour. Ou bien le fait d’accepter le polyamour comme un mode de vie aussi valable qu’un autre)
La théorie de la percolation est modélisée à partir de p, c’est à dire la probabilité que l’élément se transmette d’un noeud à un autre, d’une personne à une autre.
(A reconnaît le polyamour comme un choix personnel acceptable. B est en relation avec A. Il existe une probabilité p que B reconnaisse également le polyamour comme un choix acceptable.)
Cette théorie montre que pour un réseau donné, le système connaît une probabilité critique, pc, qui détermine un effet de seuil :
– si p < pc, on est en régime sous-critique et ça ne percole pas. C’est-à-dire que l’info va rester isolée sur certains éléments, formant un amas. Il peut y avoir de nombreux amas, mais ils ne sont pas reliés entre eux, et restent de petite taille.
(image de quelques gouttes d’eau dans le marc de café encore sec)
– si p > pc, on est en régime sur-critique et ça percole. C’est-à-dire que l’info va globalement toucher tout le monde, laissant éventuellement juste quelques petites bulles
(image du marc de café entièrement humide, mis à part quelques bulles réfractaires, grumeaux = l’eau coule au travers du marc et se change en café)
J’imagine que dans le cas de la reconnaissance du polyamour, l’idée est que d’avoir une démarche militante, publique, explicative et revendicatrice (avoir le droit de faire ce qu’on veut de nos cœurs et corps tant que tout le monde est d’accord), l’idée est que cette démarche militante augmente la probabilité p que le message passe, et donc qu’on espère dépasser la probabilité critique pc.
L’idée c’est aussi que avoir du vocabulaire, des cafés pour en parler, ça facilite beaucoup le discours, les comming-out, etc, donc, que ça augmente également la probabilité que le message passe.
L’idée, c’est que quand ça va percoler, ça va toucher beaucoup beaucoup beaucoup plus de monde que ce que l’expérience nous aura fait imaginer. C’est le principe d’un effet de seuil.
Pas de bol. Le graphe est aléatoire, mais loin d’être homogène, et p décroit d’autant plus qu’on s’éloigne du noyau.
Pas de bol, ce soir là au café poly, j’avais cru que la percolation était liée au nombre de personnes détenant l’information (donc que ça pouvait percoler sans modifier la probabilité, mais juste en atteignant une masse critique), mais ça semble pas exactement le même modèle.
Mais bon.
J’en sais un peu plus maintenant sur cette histoire de percolation ! !