Ce matin, j’ai crâné dans le métro avec mon amoureux et son autre amoureuse. Et sans être ultra démonstratif, les petits gestes, les attentions, les mains qui se superposent sur la barre centrale, c’est quand même rudement agréable.
Et puis, en prime, dans le bus, alors que notre amoureux est ailleurs, sa main sur mon bras, ses excuses d’être restée un peu tard hier soir alors que c’était pas prévu ainsi à la base. Et m’entendre dire, sans même avoir trop à réfléchir (faut pas trop m’en demander, le matin, non plus), m’entendre dire qu’il y a pas de problèmes, que j’ai bien vu, que si ça m’avait dérangé, je l’aurais dit, je ne l’aurais pas invitée, que même si j’avais ma propre journée chargée dans les pattes, c’était tout bon.
Je ne savais pas pourquoi c’était tout bon (des fois, j’ai besoin de ma soirée juste avec mon amoureux), mais là c’était tout bon.
Peut être juste exactement pour ça : parce qu’elle avait conscience qu’on était "hors programme", parce que cela se sentait qu’on pouvait à tout moment lui demander de nous laisser, parce que cela n’a aucune raison de se reproduire, parce qu’elle semblait mieux avec nous que seule, et que nous étions pas plus mal avec elle que seuls. Parce qu’elle m’a exprimé ce matin son regret de ne pas avoir suivi le programme.
Parce qu’il n’y avait là aucun abus, pas même un abus de circonstances.
Et puis, aussi, faut savoir reconnaître, que je suis vachement moins susceptible quand la nuit précédente, je l’ai déjà passée avec mon amoureux (et sans elle, cette fois là). Quand je suis pas en manque, je suis moins sur les dents, tout se passe quand même beaucoup plus souplement.
Une fois de plus, la conviction qu’il n’y avait rien de mieux pour moi qu’une construction polyamoureuse…